Presse
La Rage / Et à la fin nous serions tous heureux

Le courrier Mantois

 

Muscles

RUE 89 Jean-Pierre Thibaudat

La compagnie le Dahu montre ses «muscles»
La jeune compagnie Le Dahu a l’habitude de travailler le corps au corps et son dernier spectacle, « Muscles », ne manque pas de biceps.

Ne cherchez pas la queue du dahu
On le sait depuis plusieurs siècles, le dahu est un animal étrange qui enflamme l’imagination. Il vole comme un oiseau, court comme un cabri, fait peur comme un sanglier quand, écumant, on l’entend piétiner un sous-bois à la tombée du soir. tous les chasseurs qui arpentent les montagnes ont vu le dahu mais personne ne l’a encore attrapé.
Chaque spectacle de la compagnie fondée par David Costé et Maëlle Faucheur est comme une chasse au dahu : on poursuit une chimère, on l’attrape, on la tient, mais tôt ou tard elle prend la poudre d’escampette.
Restent des traces, bien palpables cependant, on appelle ça un spectacle. Bref ne cherchez pas dans « Muscles » la queue d’une seule histoire – d’ailleurs personne n’a encore vu la queue d’un dahu.

Maëlle Faucheur, le handicap aux forceps
On l’aura compris, leurs spectacles ne puisent pas dans le sac à patates des classique du répertoire, ni même dans l’escarcelle des pièces contemporaines. Ils travaillent à partir de questions, cherche à y répondre par des mini fables concomitantes où les mots n’en disent pas plus que les corps.
A la fois actrice, danseuse et as du tissu en guise de corde lisse (elle s’y love, s’y entortille comme personne), Maëlle Faucheur, toute en force et en muscles, raconte le corps handicapé, entravé et meurtri dans sa chaise roulante, désaxé quand il s'en extirpe. Elle en dit la tension nouée et explosive, la révolte intestine où tout est lutte : la verticalité, l’équilibre, le pas, le geste. Un travail de Sisyphe. Et au bout, une danse qui vous sidère.
A ses côtés, les autres acteurs (Naomi Canard, Damien Houssier et Nadège Sellier) se retrouvent à travers la trame plus classique d’un anniversaire, ce jour de joie obligatoire, de gaité décrétée. Flonflons, bulles et serpentins. Les deux filles essaient de mettre de l’ambiance, le garçon sait que c’est voué à l’échec, c’est lui qu’on fête et ça ne le rend pas gai.

L’anorexique devient l’obèse
L’une va multiplier les clowneries pour ne pas voir sa vie sans fard ; l’autre va excéder l’amour qu’elle porte à son frère pour se détourner de l’anorexie qui la mine avant de la retrouver comme une comptine dans la solitude de sa chambre ; le frère explose à contretemps son mal à dire sa vie et son malaise à vivre ensemble.
David Costé, qui cette fois ne joue pas, a écrit le spectacle “ en collaboration avec les comédiens ”. Mais, loin de verser dans un larmoyant pseudo-réel, ou, pire, une tournée de générale de pitié, tout ici est théâtre, toujours, à commencer
par l’éclatement du dispositif scénique :
l’handicapée pousse sa chaise roulante avant d’y prendre place ;
l’anorexique, affublée de prothèses devient l’obèse ;
la chambre du garçon est un carré dessiné au sol.

Le théâtre et la danse en s’affirmant se musclent à vue.
La compagnie Le Dahu est en résidence à Mains d’oeuvres depuis novembre 2010.
La fidélité paie.

 

Revue de presse

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FABULOUS

Métro « Comment analyser notre rapport à la célébrité et au manque de reconnaissance de l’individu ? Le spectacle Fabulous donne quelques éléments de réponses, avec un ton mordant et une folie qui sonne juste. Les trois comédiens incarnent des personnages tantôt paumés, tantôt euphoriques. »

Théâtre du blog « Avec ce spectacle qui a reçu le prix Paris Jeune Talent 2011, la compagnie Le Dahu atteint un stade de maturité dans sa jeune existence. Elle travaille à la frontière du théâtre, de la danse, de la marionnette et de la vidéo. Grâce à une résidence à Mains d’œuvre à Saint-Ouen, elle a créé Fabulous qui dénonce une société envahie par les nouveaux modes de communication et la perte d’identité qui en résulte. » Lire l'article de Jean Couturier

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SINCERE ?

Les trois coups « Essai sur la sincérité humaine autant qu’essai théâtral, « Sincère ? » est une vraie réussite. Un moment de folie totalement jubilatoire, et où la compagnie Le Dahu affirme avec audace une identité à part, et tout à fait passionnante. (…) Sincère ? est d’une telle inventivité, d’un tel foisonnement, d’une telle richesse qu’il fonctionne presque comme un spectacle hypnotique, et par lequel on se fait totalement happer. Son exigence et son énergie sont réellement réjouissantes, car elles nous prouvent qu’il existe actuellement, en France, en une période de trouille et de tiédeur qui gangrène aussi la recherche artistique, de jeunes compagnies talentueuses et pleines d’audace qui ont choisi de s’engager théâtralement et politiquement. Dans Sincère ?, la compagnie Le Dahu nous prouve que le théâtre peut et doit être en permanence en lien avec notre monde. Comme un miroir, mais aussi comme un espace à part, où il reste du temps pour essayer l’inutile, le précieux et le non-productif. Qualités qui fondent peut-être le réel courage de ce spectacle rare. » Lire l'article d'Elise Noiraud

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POUPEE(S)

Froggy's delight  « Terrifiant et d'une beauté esthétique éblouissante. (…) Un très beau travail d'une compagnie plus que prometteuse qui s'est fixée des objectifs ambitieux et exigeants. » Lire l'article de Martine Piazzon 

Les trois coups « L’étrange spectacle de Maëlle Faucheur et David Costé, est peuplé de figures de notre enfance : des poupées, certes, mais aussi des crapauds qui parlent, des boîtes à musique, des désirs, des phobies, des cauchemars… Mais s’agit-il seulement d’éléments de notre enfance ? Non, non, bien sûr que non ! (…) C’est un spectacle intelligent qui opère, et qui opère avec efficacité : les tableaux se succèdent, tous plus saisissants les uns que les autres. »

Theatrorama « Presque comme des mômes, se laisser emporter, les yeux écarquillés. (…) Tout est là, dans ce partage savant entre la puissance d’une danse viscérale, qui nous rappelle que petits on croyait dur comme fer aux fantômes et qu’on n’avait peut-être pas tort, qui nous met en face le monstrueux de ces bouts de plastique anthropomorphiques, et l’érudition, la poésie, l’humour tant attendu de ces bouts de textes, très bien choisis, très bien dits, qui nous remettent dans notre peau d’adulte, nous prennent en compte dans une réflexion commune et nous confient que nous sommes tous des utopistes, au fond. »